Histoire de la Suisse

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Musique
Au Moyen Âge, les monastères répandent le chant grégorien. Aux XIVe et XVe siècles, la musique profane se développe. Au XVIe siècle, la Réforme la proscrit; le compositeur Ludwig Senfl (1486-1542 ou 1543) fait sa carrière à la cour d'Autriche. Ensuite, les influences allemande et italienne reviennent: de multiples chorales et des sociétés de musique voient le jour à partir de la fin du XVIIIe siècle. Que les cantons soient germanophones ou francophones, l'influence allemande est tantôt acceptée, tantôt combattue. Dans la première moitié du XXe siècle, les compositeurs Frank Martin, Willy Burkhard, et surtout le plus célèbre d'entre eux, Arthur Honegger, ont ouvert la voie à des musiciens qui, tels Rolf Liebermann et Heinrich Sutermeister, acquièrent une réputation mondiale. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les musiques sérielle et électroacoustique ont en Suisse de nombreux représentants.

Les manifestations folkloriques populaires, avec leurs chœurs et leurs orchestres de musique des montagnes, sont multiples. Il n'est pas étonnant que la Suisse soit devenue un haut lieu des festivals musicaux (jazz à Montreux). Le pays possède un grand nombre d'orchestres philharmoniques et d'opéras, notamment à Bâle, à Zurich et à Genève, et le chef d'orchestre Ernest Ansermet a su, quant à lui, renouveler la philosophie de la musique.

Cinéma
Le premier cinéaste marquant est Leopold Lindtberg (la Dernière Chance, 1945), avec Leonhard Steckel, Franz Schnyder, Kurt Früh, Henri Brandt. Dans les années 1960-1970, une école suisse francophone a produit certains des plus beaux « films d'auteur » contemporains: Francis Reusser (Quatre d'entre elles, 1967), Alain Tanner (Charles mort ou vif, 1969; No Man's Land, 1985), Michel Soutter (la Lune avec les dents, 1966), Claude Goretta (l'Invitation, 1973), Patricia Moraz (Les Indiens sont encore loin, 1977; le Chemin perdu, 1980), Yves Yersin (les Petites Fugues, 1979), etc. D'origine suisse, Jean-Luc Godard a surtout tourné en France. La Suisse alémanique a aussi une école, dont le plus célèbre représentant est Daniel Schmid, né en 1941 (la Paloma, 1974).

Sciences et techniques
Pays rural mais à vocation industrielle dès le XIXe siècle, la Suisse a contribué au progrès des sciences et des techniques, surtout dans les secteurs de l'horlogerie et du textile. Faiblement dotée en ressources naturelles, la Suisse mise beaucoup sur son système éducatif. Avec quatre universités romandes (Genève, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel), quatre universités alémaniques (Zurich, Bâle, Berne et Saint-Gall), deux universités fédérales, les écoles polytechniques de Zurich et de Lausanne, la Suisse possède l'une des meilleures couvertures universitaires. Très ouvertes, ces universités accueillent enseignants, chercheurs et étudiants étrangers. La Suisse a su de plus attirer de grands centres de recherche mondiaux, comme le Centre européen de recherche nucléaire (CERN) à Genève. Enfin, grâce à la présence de nombreux centres de recherche en microtechnologie (Jura), en chimie, dans le domaine de l'agroalimentaire et dans celui des industries métalliques, les Suisses ont déposé un grand nombre de brevets.

Société
Les origines urbaines du protestantisme et la prédominance rurale du catholicisme se retrouvent dans les résultats électoraux, malgré l'importance des entrecroisements linguistiques et religieux.

Religion
Le christianisme pénètre en Suisse avec la domination romaine. Au Moyen Âge, il se développe dans les zones de montagne, où les croyances animistes sont imprégnées par les démons et les sorcières, dont il faut se protéger lors de fêtes. Aux temps modernes, la Réforme s'est imposée dans les grandes villes (Genève, Berne, Zurich). Depuis lors, les Suisses se partagent entre catholiques (46,4 %) [1995] et protestants (39,8 %) [1995], les premiers étant organisés en six évêchés, les seconds se regroupant dans une fédération des Églises protestantes. Il y eut des périodes de tension, comme la Contre-Réforme, qui chassa le protestantisme du Tessin et du Valais, et le conflit du Sonderbund. Plusieurs référendums sur la séparation de l'Église et de l'État – dont le dernier a rejeté cette proposition en 1980 – se sont déroulés. Les relations entre les deux institutions sont gérées, au sein des 26 cantons, dans un contexte de paix confessionnelle. Les cantons de la Suisse centrale (de Bâle à Lucerne et jusqu'au Tessin) sont plutôt catholiques. En revanche, la Suisse occidentale, à l'exception de Fribourg, du Valais et de Genève, est traditionnellement à dominante protestante, même si l'immigration donne une légère prédominance aux catholiques. Quant à la Suisse orientale, elle est très variée sur le plan religieux.

Médias

La presse écrite gagne en richesse et en variété du fait des diversités linguistiques, politiques et religieuses. Les 97 quotidiens tirent à 3,8 millions d'exemplaires. Parmi les principaux des trois aires linguistiques du pays: Blick, Tages-Anzeiger, Neue Zurcher Zeitung pour la Suisse alémanique, 24 Heures, la Tribune de Genève, le Matin pour la Suisse romande, Corriere del Ticino, L'Altra notizia, La Regione pour la Suisse italienne. Avec les récentes concentrations effectuées dans le secteur de la presse, les imprimeries et les rédactions des rubriques internationales se sont regroupées. Lausanne supplante peu à peu Genève. Zurich prend quant à elle le pas sur les autres villes alémaniques. Toutefois, le caractère cantonal et local reste prédominant.

La presse audiovisuelle est diffusée dans les trois langues officielles. Pour sa part, Radio Suisse Internationale émet en neuf langues. Le financement fédéral des stations est réparti à 45 % pour la radio et télévision alémanique et romande, à 33 % pour la radio et télévision suisse romande et à 22 % pour la radio et télévision suisse italienne. Les importants subsides fédéraux sont complétés, depuis les années 1980, par les recettes publicitaires. Aux programmes des six studios radiophoniques nationaux (Zurich, Berne, Bâle, Genève, Lausanne, Lugano) et des quatre studios régionaux (Aarau, Coire, Lucerne, Saint-Gall) viennent s'ajouter ceux de toute une série de radios privées, soumises à autorisation. À la télévision, en plus des émissions produites à Genève, Zurich et Lugano, les Suisses peuvent recevoir, outre les chaînes câblées, les stations nationales des pays limitrophes.

Santé
Avec des dépenses égales à 8,6 % du PIB en 1993, la santé, organisée à l'échelon cantonal, constitue un secteur économique important, employant notamment 21 200 médecins. Outre les hôpitaux universitaires (Berne, Zurich, Bâle, Genève, Lausanne), un grand nombre d'établissements régionaux, de district et communaux offrent une bonne couverture médicale. Le caractère élitiste du secteur privé – il attire souvent des patients étrangers – ne nuit cependant pas à l'égalité des populations face aux soins: la répartition géographique du personnel et des infrastructures de santé permet une grande accessibilité. En 1995, suite à une votation fédérale, l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'assurance maladie (LAMAL) a provoqué d'importantes modifications qui affectent le système de santé sur un plan à la fois social et territorial.

Les sports de montagne
La Suisse est un lieu propice à la pratique de l'alpinisme, du ski et des randonnées pédestres. Depuis plus d'un siècle, les alpinistes se sont attaqués aux principaux sommets. Le ski, véritable sport national, a été glorifié par une multitude de champions (Lise-Marie Morerod, Maria Walliser, Pirmin Zurbriggen, Vreni Schneider...). Des courses pédestres – dont Sierre-Zinal et Morat-Fribourg sont les plus renommées – sont en vogue, tout comme le parapente, devenu extrêmement populaire.