Jura
Abréviation JU
Chef-lieu = Delémont
Langue parlée: le français

Le canton du Jura, qui est francophone, est le dernier-né des cantons suisses (1978). Son territoire (836,4 km2) appartenait avant 1978 au canton de Berne, dont il constituait l'extrémité occidentale.

Sa population est de 68 979 h. et son chef-lieu est Delémont. Faisant partie dans son ensemble de la chaîne du Jura, c'est un pays de montagnes peu élevées et de vallées, où alternent pâturages et forêts. Le Jura est une ancienne terre agricole et industrielle. On y pratique l'élevage, essentiellement bovin, avec une production laitière importante. Ce secteur, en régression constante, occupe encore 6,7 % de la population active, taux supérieur à la moyenne nationale (4 %).

L'industrie au contraire reste une activité importante de la région: horlogerie, industrie des machines, métallurgie, matériel de construction. Avec un taux de 39,4 % d'emplois industriels, le canton se situe dans les premiers rangs du pays, nettement au-dessus de la moyenne suisse (30 %). La proximité de l'agglomération de Bâle, deuxième ville de la Confédération et important pôle économique du pays, joue un rôle croissant dans l'économie du canton. Celui-ci connaît un fort mouvement pendulaire vers cette région, notamment depuis Delémont, grâce à la Transjurane, route rapide vers le Plateau, constituera dans un proche avenir une liaison avec les centres urbains du canton de Berne.

Histoire La principauté de Bâle, créée à la veille de l'an mille, resta indépendante jusqu'à la Révolution française, les princes-évêques ayant réussi à maintenir leur souveraineté sur les terres entourant Delémont, Moutier et Porrentruy. Annexée au Haut-Rhin en 1800, elle fut attribuée par le congrès de Vienne au canton de Berne et ce malgré l'opposition des élus jurassiens. L'antagonisme entre les deux parties se manifesta continuellement au cours des XIXe et XXe siècles (occupations militaires, constitution et lois bernoises imposées). En 1947, l'affaire Moeckli fut le détonateur de la question du Jura: le refus du Parlement bernois de nommer à un poste important un haut fonctionnaire parce qu'il était francophone décida de la création du Comité de Moutier le 2 octobre 1947 et du Rassemblement jurassien le 30 novembre. Malgré quelques concessions bernoises, la querelle demeura et s'envenima.

Elle aboutit le 23 juin 1974 à un premier plébiscite donnant naissance au 23e canton suisse. Mais, le 16 mars 1975, les districts du Sud et le Laufonnais, par un nouveau vote, restèrent bernois. Au Nord, une Assemblée constituante élue prépara un projet de constitution, adopté par le peuple le 20 mars 1977. Un Parlement et un gouvernement furent mis en place et, après acceptation par le peuple suisse, consulté en 1978, le Jura entra officiellement dans la Confédération helvétique le 1er janvier 1979.

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